Ma Poule à moi!  

jeudi 11 août 2005

Un beau bonjour a tous,

Je viens de vivre ce qui sera possiblement mon expérience la plus culturelle de tout mon voyage. Je voulais absolument faire un "trek" en montagne dans la région de Luang Prabang, où je suis depuis déjà 4 jours. À notre arrivée (toujours avec Natalie, mais nos chemins se sépareront dès nos départs respectif de Luang Prabang) nous avons trouvé un endroit qui offrait des randonnées, écotouristiques et équitables. C'était vraiment important pour moi de savoir que l'argent que je déboursais allait par la suite être redistribué parmi les communautés que j'allais visiter. Mais bon, 69$US pour une ballade de deux jours et une nuit c'est beaucoup pour mon budget de voyageuse. Alors nous avons laissé nos noms et notre numéro de cellulaire (celui de Nat) au cas où d'autres gens seraient intéressés (et ainsi faire baisser les prix). Ils nous ont rappelé 2 fois avec des nouveaux prix (toujours élevés) et finalement une troisième fois, le 9, pour nous dire que deux personnes partiraient le lendemain matin et surtout avec un prix plus près de celui offert par les agences possiblement moins éthiques.

On est donc partie le 10 au matin pour une belle balade en montagnes avec 4 villages (H'mong et Kamou) à rencontrer. C'était vraiment génial, dans tous les villages il n'y avait que les enfants, les adultes étant aux champs. Au Québec, on n'oserait jamais laisser un enfant de huit ans se garder tout seul; ici, les enfants de huit ans se promènent avec des bébés (pas les leurs, pas de panique!) sur le dos, ce sont eux les gardiens/iennes du village. Ils étaient tous très rigolos et nous trouvaient bien bizarres. C'était une belle observation de part et d'autre. Ils aimaient bien se faire prendre en photo, surtout par les cameras digitales pour pouvoir se regarder la binettes par la suite. C'était bien rigolo!



La balade était pas toujours facile : étant donné qu’il avait mouillé la veille, le sol était hyper glissant, au grand bonheur du français qui commentait les chutes de sa copine, comme si elle était une patineuse artistique....mourant!.J'ai prié tout le temps pour ne pas arriver face à face avec un serpent (on choisit pas ses peurs), mais sûrement pas de la bonne façon… ou bien dame Nature a décidé de me faire un pied de nez , car elle m'a envoyé un serpent à pattes: un beau gros lézard, qui avait bien plus peur de moi que l'inverse. (j'ai aussi assisté a une orgie canine, mais ça c'est une toute autre histoire... bien comique par contre!)

Arrivés au troisième village (celui où nous allions passer la nuit) Natalie a voulu me faire une surprise (car le 10 août, c'est mon anniversaire), mais elle aussi a été bien surprise. Nat a alors annoncé ma fête au guide, qui lui l'a dit au chef du village, qui l'a répeté au chaman et puis à un peu tout le monde… Eh bien une femme est arrivée avec un coq chez le chef. Imaginez-vous que le coq c'était mon cadeau! Si j'avais été un gars, j'aurais eu une poule. (Michel lis pas la prochaine phrase). Un coq, comme dans Bach et Bottine, mais avec sûrement la grippe aviaire en plus… je m'imaginais déjà expliquer au douanier de Mirabel que c'était mon cadeau de fête, et aussi payer pour la foutue quarantaine. Mais j'ai rapidement déchanté. C'était pas le coq mon cadeau, mais le sacrifice du coq! On entre le coq dans la maisonnette avec plancher en terre battue, la fille du chef le tient pendant que le chef lui fait saigner le cou, le coq bouge encore, on le met dans un coin, les chiens lechent le sang par terre, on met de coq dans l'eau bouillante pour qu'il soit plus facile à plumer, on le plume et puis on en fait une soupe....tout ça à la lueur de la chandelle. Avant de pouvoir goûter à mon "gâteau" version laotienne, le chaman vient me faire un sermont, m’offrir ses voeux et me noue une petite code blanche à chaque poignet, il fait de même à Natalie (parce qu'elle est l'amie de la fêtée), le chef noue à son tour une petite code à mon poignet et me voila protégée... mais je ne peux pas retirer ces ficelles pour trois jours. Natalie est un peu traumatisée de ce sacrifice (elle qui pensait qu'on me donnerait de l'alcool), les français jubilent d'avoir une jubilée dans leur trek, le guide n’arrive pas à tout traduire et moi, je n'ai plus peur des serpents car j'ai trois petites cordes qui me protègent...


Vient finalement la nuit et son lit dur comme le roc, les coqs (les autres) qui chantent trop tôt, une autre journée de randonnée, une belle chute, une courte baignade, le retour en ville, et les salons de massages typiquement laotiens. Comme on a bien sué toutes les deux et que le dos nous fait quand même un peu mal, on se paye la totale (pour très peu de sous) : un massage avec huile aromatisée thérapeutique, une chaise sauna avec aromathérapie, un « scrub » aux plantes naturelles, suivi d'un massage au lait et je ne sais trop quoi. Bien sûr, mes expériences de la sorte sont toujours différentes de celles des autres (ceux qui suivent mes chroniques depuis mes premiers voyages se souviendront de la grosse madame aux seins pendants qui m'avait lavée en Turquie, et des femmes marocaines qui m'observaient sous toutes mes coutures dans les bains publics) et encore une fois il y a eu un petit élément de différent entre mon massage et celui de Nat, mais allez savoir si c'est moi qui en a eu plus pour mon argent ou elle qui a perdu au change. Au moment du scrub, la jolie laotienne m'a déposé une demie lime sur chaque mamelon (rappelons ici que je suis beaucoup trop nue à mon goût et que plus je tire sur ma serviette plus elle semble disparaître). Bien sûr, Nat n'a pas eu a vivre cela et c'est sa chance car c'est très acide, la lime…

Bon je rentre, je sens le lait et les chats me courront sûrement après mais ça valait le coup.

À bientôt
Wï qui a les seins qui chauffent! hihihihihi!

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